Aujourd'hui, je vous propose une petite balade dans les marais du Parc régional de Brière. Avant de monter à bord d'un traditionnel chaland ; embarcation à fond plat typique des marais, quelques informations sur cet endroit :
Le parc recouvre une surface total d'environ 49000 hectare situé (à peu près) dans un triangle entre La Roche Bernard / Guérande / Savenay (vraiment à peu près ;-) )
Il est en grande partie constitué d'une multitude de canaux, plans d'eau, roselières et prairies inondables (21000 ha). Il y a des dizaines de milliers d’années, conséquence des inondations fréquente de l'endroit, des alluvions se sont déposés en couches successives. Puis une forêt poussa, qui fut, elle aussi, submergée. La végétation se décomposa, créant des sédiments qui se transformèrent au fil des siècles en tourbière. Ils sont drainés par la rivière du Brivet, qui rejoint la Loire à Saint-Nazaire.
Les habitants des environs ; les brièrons, tirèrent rapidement profit de ce milieu très inhospitalier. En premier lieu de la tourbe pour se chauffer, des roseaux pour couvrir leurs maisons, du "noir" (vase) en guise d'engrais pour leurs jardins et enfin des pâtures pour leurs animaux. Il firent également commerce de ses produits. La dureté de la vie brieronne remonta aux oreilles des plus hautes instances du pays, ce qui valu aux 21 communes de la grande Brière Mottière, la propriété indivisible des lieux par lettre patente de François II, duc de Bretagne (père de la duchesse Anne de Bretagne) le 8 août 1461. Le droit de propriété a été institué par lettre patente par Louis XVI en 1784. Aujourd'hui encore, ces riverains des marais sont propriétaires des lieux (gérés par la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière). Seuls ces habitants peuvent nous faire circuler sur les canaux ou nous emmener en randonné en zone humide. | ||
Extraction de la tourbe : Durant 2 à 4 semaines à la fin de l’été (au moment où le niveau d’eau des marais est au plus bas) étaient consacrées au tourbage, de façon à limiter un gisement que l’on risquait d’épuiser. En général, l’extraction était réalisée au bord des marais pour minimiser les difficultés de transport. On enlevait le paris (première couche de tapis végétaux vivant), puis on creusait une tranchée de 60 cm à 1 m de profondeur en moyenne : le salais permettait le découpage en profondeur et la marre le découpage des briques de tourbe. Les mottes étaient alors disposées en chandeliers pour sécher, puis en mulons protégés par des bottes de roseau. (source : PNRB ) |
Les années 1950 ont vu a fin de l'exploitation de la tourbe et du roseau dans les marais, pour la première, à cause de la concurrence des autres énergies : charbon, gaz et surtout pétrole, pour le second, est en cause la culture intensive du roseau dans les marais de Camargue.
La conséquence est grave. En extrayant tourbe, vase et roseaux, les brièrons préservaient les zones humides. Sans cela elles se seraient comblées au fil des siècles. Il s'agit donc aujourd'hui de continuer à nettoyer les rendes, copis et coupis (plans d’eau peu profonds) sous peine que cette zone se transforme petit à petit en forêt... C'est pour protéger et mettre en valeur les marais briérons que fut créé le Parc en 1970.
Commençons la balade en chaland ! Conduite à la perche, cette barque à fond plat est avec le blin et la chaloupe une embarcation idéale pour les marais. Sur les prochaines photos nous sommes sur les grands canaux.
Comme on le constate à sa couleur, l'eau est toujours gorgée de limons.
Et la présence de ces bulles gonflées de méthane, qui s'allument en feux follets les jours d'orage, nous rappellent qu'un monde souterrain habite la Brière et que l'eau est en même temps une manifestation de cette vie, sa source essentielle et sa respirations. (source : Ethnographie en Brière de Pascal Bacuez-édition Harmattan)
Voici un Ragondin qui nous fait l'honneur de sa présence.
Les marais sont également constitués d'une partie ombragée, donc déjà envahie par les arbres. Mais la balade en barque dure environ 40mn à 1 h donc certains préfèrent ne pas la faire en plein soleil (sinon pensez au chapeau, manches longues et crème solaire !)
Si l'une des embarcation prend l'eau, bien que l'on connaisse son propriétaire, personne ne bougera pour la tirer hors d'eau... cela n'arrange pas les fonds du marais....alors Messieurs les brièrons !?
Adresses de balade en barque sur les marais :
http://www.ot-guerande.fr/promenade_barque_briere.html
http://la-grande-briere.pagesperso-orange.fr/ideevisitebriere.htm
Source :
http://www.linternaute.com/voyage/france/pays-de-la-loire/la-grande-briere/
http://www.parc-naturel-briere.fr/index.php?id=1042
http://csgbm.free.fr/CSGBM3/index.htm
http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article515
Le carnet de l'aménageur
Merci de votre visite
Bonne fin de journée