Le Cheikh Zayed bin Sultan al-Nahyan a vu le jour vers 1918 (la date exacte n'est pas connue) dans l'oasis de Buraimi.
Elevé parmi les Bédouins, il passe son enfance entre le désert et les hauteurs du Djebel Hadjar a une époque ou il faut 4 jours à dos de dromadaire pour parcourir les 160 Kms qui séparent Buraimi d'Abu Dhabi.
A la mort de leur père, le Sultan bin Zayed Al-Nahyan, en 1928, son frère Shakhbut Bin Sultan Al-Nahyan est intronisé émir d'Abu Dhabi. En 1948 ce dernier confit la région de Buraimi à son jeune frère Zayed qui n'aura de cesse durant 20 ans de faire évoluer cette région, tout en restant proche et à l'écoute de son peuple.
Comme tout chef de tribu bédouine, il arbitre les querelles du quotidien, écoute les doléances et les nouvelles du désert. Cette écoute, sa diplomatie, son charisme et son autorité naturelle feront de lui un homme respecté et aimé.
L'explorateur Wilfried Thesiger qui le rencontra en 1948, parle de lui en ces termes, dans son livre « Le Désert des déserts »
« C'était un homme de trente ans, puissamment charpenté, barbe brune, visage carré et intelligent, yeux attentifs et observateurs ; ses manières étaient douces, mais on le devinait autoritaire. Il était très simplement vêtu d'une tunique beige, taillée dans un tissu fabriqué à Oman, et d'un gilet négligemment ouvert... Il avait un poignard à la ceinture et une cartouchière autour des reins ; son fusil était posé sur le sable, à porté de main... Il jouissait d'un grand prestige auprès des Bédouins. Ils l'aiment pour sa bonté, son aisance et sa simplicité ; Ils respectaient sa fermeté d'esprit, sa sagacité et sa force physique. « Zayed est un Bédouin, disaient-ils, d'un ton admiratif. Il connaît et monte les chameaux aussi bien que nous. C'est un excellent tireur et, de plus, il sait se battre » »
A l'époque, les cheikhs n'avaient qu'une autorité nominale sur leurs tribus dont ils devaient sans cesse négocier l'allégeance par la diplomatie et les cadeaux. Ils n'étaient d'ailleurs pas épargnés par des querelles familiales sanglantes. Entre 1909 et 1928, 4 des 5 prédécesseurs du cheikh Zayed furent assassinés par des proches, dont son propre père qui ne régna que de 1922 à 1927. Ce n'est qu'en 1951 que fut créé par les Britanniques le régiment des Trucial Oman Scouts afin de veiller sur les dirigeants de la région.
Passionné de chasse au faucon, il part tous les hivers accompagnés de quelques membres de sa tribu durant environ 1 mois afin de s'adonner à sa passion.
La seule école qu'il fréquente est celle de la vie des bédouins du désert d'Arabie, il n'apprendra jamais ni à lire ni à écrire.
Il racontera s'agissant d'un voyage à Londres et à Paris en 1953, « J'échafaudais alors d'innombrables projets. Je rêvais que mon pays rattrapait son retard... mais je ne possédais alors ni les outils ni le savoir nécessaire »
Son frère aîné pendant ce temps dirige tant bien que mal son pays. Peu enclin au progrès, suspicieux envers les Britanniques, il entasse les millions que lui rapporte le pétrole extrait du sous-sol du pays depuis 1958, sans en faire profiter son peuple.
C'est vers 1930 que les premiers accords de prospection pétrolière furent signés.
Enter 1963 et 1965 la production fut multiplié par 5 et toujours aucun signe de changement.
Les Anglais très impliqués dans la région et dans l'extraction de l'or noir fomentèrent un coup d'état contre Shakhbut Bin Sultan Al-Nahyan qui fut déposé le 6 août 1966 et remplacé avec l'accord du conseil de famille des Nahyan par Zayed.
A partir de ce jour, Cheikh Zayed bin Sultan al-Nahyan n'aura de cesse de transformer son pays et plus encore.
Il gouvernait l'émirat le plus vaste et, grâce au pétrole, le plus riche. Mais ce chef de tribu devenu homme d'état rêvait aussi un projet transnational auquel il su convertir ses partenaires.
En 1971, Abu Dhabi et Dubai invitèrent les émirats de Sharjah, Ajman, Umm al-Qaïwain, Fujairah ainsi que le Qatar et Bahreïn à les rejoindre dans une fédération. Les 2 derniers refusèrent l'offre.
Le 2 décembre 1971, au Palace Hôtel de Dubaï, les dirigeants des 6 pays créent la Fédération des Emirats Arabes Unis. Ras al-Khaimah les rejoindra 1 an plus tard.
Les promesses faites par cheikh Zayed avant la création de la fédération furent tenues, de partager les richesses pétrolières d'Abu Dhabi, déclarées « au service de tous ». Cette générosité à facilité la difficile question de la délimitation des frontières internes, terrestres et maritime.
Surnommé depuis le Père des Emirats, cheikh Zayed avait un autre rêve : voir s'étendre les jardins les champs et les forêts là où tout n'était que désert.
Le nombre d'arbres plantés depuis 1971 à Abu Dhabi est d'environ 130 millions + 22 millions de palmiers dattiers, 1500 ha de pelouse et 24 parcs. Des milliers d'hectares de terres cultivables gagnées sur le sable qui assurent 90% des besoins du pays en légumes et produits laitiers.
Tout cela payé avec l'argent du pétrole.
Ne négligeant jamais ses sujets, il donne à chaque Abu Dhabien une parcelle de terrain dans la nouvelle ville ainsi qu'une dans le quartier industriel. Pour ceux qui n'avaient pas les moyens de construire, il leurs fit construire une maison, entièrement meublée.
Quand on voit la transformation radicale de ce pays en moins de 50 ans (voir cet article) on comprend mieux la grande tristesse qui s'abattu sur Abu Dhabi le 2 novembre 2004, jour de la mort de Zayed bin Sultan al-Nahyan à l'age de 86 ans.
Excellente fin de journée
Abu Dhabi - diaporama
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